dimanche 22 mai 2016

Surtensions d'Olivier NOREK



Avec Surtensions, j'étais certaine de passer un bon moment de lecture. En effet, après avoir lu Territoires il y a quelques mois, il me tardait de retrouver la plume d'Olivier Norek. J'avais eu un énorme coup de cœur pour ce roman et l'intuition que très vite Mr Norek deviendrait un de mes auteurs chouchous. Et bien, force est de reconnaître que j'ai eu du flair. 
Surtensions est donc le troisième roman d'Olivier Norek et met de nouveau en scène Victor Coste, capitaine à la criminelle du 93.  
Ce dernier opère toujours avec ses collègues Johanna, Sam et Ronan. Ensemble, ils ressemblent d'ailleurs davantage à une famille, plus soudés que jamais.
Cette fois-ci pourtant, les enquêtes sur lesquelles ils travaillent vont vraiment les malmener.

Le roman commence avec deux histoires parallèles. Nous faisons d'abord la connaissance de Nano Mosconi. Il est incarcéré à la prison de Marveil, réputée pour la violence qui y règne. Nano, jeune braqueur inexpérimenté, ne parvient pas du tout à s'imposer dans ce monde qui n'est finalement pas le sien. Entourés de fous furieux, la prison ne lui réussit pas et cela inquiète sa sœur ainée qui est prête à tout pour le faire sortir de là.
Puis nous retrouvons Victor Coste et son équipe, confrontés à un kidnapping avec une demande de rançon. Cette affaire échoue lamentablement, provoquant pour Coste une très forte remise en question. Ce dernier flirte avec le burn-out depuis un moment et peine à se remotiver.
 Pourtant, très vite, Victor Coste va devoir se ressaisir car les affaires s'emballent à la Crim'. 

En lisant Territoires il y a quelques mois, j'avais bien senti la patte Norek. Ici, avec Surtensions, cette sensation se confirme clairement.

Pour moi, l'écriture de Norek rime d'abord avec réalisme.
Nous sommes dans le 93 et on s'y croit vraiment. Le fait que Norek ait exercé comme lieutenant de police en Seine Saint Denis n'y est certainement pas pour rien.
La vie à la brigade est très bien décrite. A la Criminelle cohabitent les policiers passionnés, dévoués, cherchant simplement à exercer leur métier le plus humainement possible avec des collègues imbuvables aux dents longues, des supérieurs à l'ego surdimensionné n'hésitant pas à user et abuser de leur pouvoir. Alors forcément, ce genre de cohabitation est loin d'être aisé et ne se passe pas sans anicroche. Je n'ai jamais mis les pieds dans une brigade mais ça m'a semblé criant de vérités. 
Enfin, Olivier Norek met également en avant le système branlant de notre système judiciaire. La justice n'est plus ce qu'elle a été ( si elle a été un jour juste ? vaste question...) Ici, sont clairement visés les avocats qui n'hésitent pas à utiliser les failles de la justice pour innocenter leurs clients sans oublier au passage de sortir leur épingle de jeu. C'est écœurant et fait froid dans le dos.

Mais Norek ne se limite pas à cela. C'est aussi une intrigue béton. L'écriture est certes fluide et assez simple mais le rythme qu'il nous impose est  juste intense. Pas de coup de mou durant ces 500 pages, Norek nous promène. Les actions s'enchaînent avec force et précision. Les dominos tombent un à un, entraînant les suivants et on assiste à un artifice d'événements en se demandant où tout cela va nous mener. C'est terriblement intelligent et addictif. Et la fin du roman est grandiose. Il m'a fallu un long moment pour m'en remettre.

 Et puis, il ne faut pas oublier les personnages. J'ai beaucoup parlé de Coste mais Coste sans ses collègues n'est pas grand'chose. J'ai adoré suivre cette équipe qui partage bien plus que le travail. Je me suis senti bien avec eux et me suis attaché à chacun d'eux. J'ai été très sensible à la manière de Norek de les faire évoluer ensemble, se soutenant, partageant bons et terribles moments. Je crois que cette équipe fait partie de mon top 3 parmi toutes les équipes que j'ai pu suivre lors de mes autres lectures. 

Alors, pour conclure, je ne vous dirai qu'une chose. Courez découvrir Olivier Norek. Ses romans gagnent en puissance et son talent se confirme. Bravo et merci Mr Norek !



Je remercie donc de tout cœur les éditions Michel Lafon et Livraddict qui m'ont permis de passer cet excellent moment de lecture.  

dimanche 1 mai 2016

Le challenge sans nom #2



ô Joie en ce 1er mai pour Nelfe et moi, c'est aujourd'hui que commence officiellement la seconde édition de notre bébé à nous : le challenge sans nom ! 
Et oui, souvenez-vous, il y a deux mois naissait ce petit challenge qu'on voulait à notre image. Un challenge aux consignes souples, pas trop précises nous permettant de coller facilement à un thème sans se prendre la tête. 
 La première édition sur le neuf et l'ancien a été un franc succès, nous avons réussi toutes les deux à remplir notre mission. La motivation étant toujours aussi vive, on a enchaîné tout de suite avec une deuxième session.

Pour cette seconde édition, c'était à Nelfe de réfléchir à un nouveau thème. Prévenue il y a 15 jours, elle n'a rien fait et m'a pondu deux thèmes en direct live. 
Je m'attendais un peu au pire et là, premier sourire : "Ah tiens, le premier thème correspond à ce qui me trottait dans la tête !"

Sans plus attendre, voici donc l'idée que nous avons eu chacune de notre côté. 
Il s'agit donc de "A l'autre bout du monde". 
En choisissant ce thème, Nelfe pensait à un roman ayant pour racine un pays lointain. Et puis, en discutant, on a décidé d'élargir un peu le thème en acceptant également les romans faisant voyager dans le temps.


Nous voilà donc parties tout de suite à farfouiller dans la PAL de l'autre. Moment jubilatoire !
Mes petites antennes frémissent de joie, elles sont en pleine forme ce soir où nous échangeons pour créer le deuxième épisode du challenge sans nom.
 Quels livres peuvent rentrer dans le thème ? Qu'est-ce qu'on aimerait faire lire à l'autre ?

Voici donc ce que j'ai dégoté pour Nelfe :
A l'annonce du thème, il y a une auteure qui m'a immédiatement fait tilt. C'est Tamara McKinley. Impossible de faire l'impasse tant l'auteure m'évoque voyage, chaleur et dépaysement. C'est donc tout naturellement que je lui ai proposé Eclair d'Eté.


 Le choix du second livre a été un peu plus compliqué, j'ai eu plusieurs idées mais je n'étais pas trop convaincue. Et puis, je suis tombée sur Wisconsin de Mary R.Ellis. Oh la la, les antennes qui s'excitent, pas de doute, c'est exactement le livre qui lui faut ! 




Voilà Nelfe ira en Australie ou aux Etats-Unis. 


Et pour moi ? Que m'a choisi Nelfe ?

Première proposition, tenez-vous bien ! 


 Ah ah ah, je crois que les antennes de Nelfe ce soir-là était exactement sur les mêmes ondes que moi. Eclats de rire ! Pour Nelfe également, le voyage lui fait tout de suite penser à la même auteure que moi.

Seconde proposition, bon là, les antennes de la miss ont certainement commencé à fatiguer. En effet, lorsque je lui ai suggéré le voyage dans le temps, je pensais tout simplement à un roman historique. Mais non, Nelfe y a vu un appel du pied de ma part. Comme si c'était mon genre !
Donc, gentiment, elle m'a proposé le roman Replay de Ken Grimwood où le personnage principal fait un voyage dans le temps. Livre qui lui parle d'autant plus qu'elle a lu ce livre en Thaïlande. Enorme le clin d’œil, ça en donne des frissons.





Je fus quand même un peu embêtée quand il a fallu choisir, ces deux livres me parlent tant et puis finalement j'ai choisi 





suspense...
















Parce que c'est l'auteure que nous avons en commun et aussi parce que ce livre est dans ma Pal depuis un long moment alors je saisis l'occasion. Et puis, de toute manière, c'est évident que lorsque je lirai Replay, je penserai à ma Nelfe et à la Thaïlande.


Vous voulez avoir la version de Nelfe sur le grand moment de vie de blogueuse que nous avons vécue avec cette deuxième édition ? direction le le capharnaum éclairé



Piste noire d'Antonio MANZINI


Voilà l'hiver est terminé, les fleurs pointent leur nez depuis un bon petit moment déjà mais j'ai eu envie de prolonger un peu la saison en m'offrant un petit polar hivernal. 
Piste noire, le titre met tout de suite l'eau à la bouche.
L'intrigue se passe dans le nord de Italie, dans un petit village de montagne isolé : Champoluc. Rocco Schiavone y est un commissaire depuis peu. Il vient en effet de quitter sa Rome natale et contraint de travailler dans le Val d'Aoste. Difficile pour lui de s'adapter à ce nouveau climat, ses nouveaux collègues, source pour lui de nombreux désagréments. 
D'ailleurs, il n'essaye même pas de s'adapter, il espère juste un retour rapide vers la capitale.
 Rocco Schiavone est ainsi un personnage antipathique au possible : toujours bougon et de mauvaise humeur, saisissant la moindre occasion pour passer ses nerfs sur ses collègues.

Sa mauvaise humeur va malheureusement être de nouveau accentuée lorsqu'on découvre un cadavre enseveli sous la neige, écrasé par une dameuse. Lui qui n'aime pas ce genre "d'emmerdements" est comblé. Très rapidement, il est obligé de se pencher vers la piste de l'assassinat. Une pénible enquête commence ainsi, obligé de collaborer avec des policiers incompétents, il doit constamment faire preuve de patience ou pas...
Cette enquête l'amène également à se frotter aux autochtones qu'il avait jusqu'à présent tendance à fuir et à dénigrer. Il découvre alors le monde des taiseux de la montagne : étrange mais finalement pas si inintéressant !

Le démarrage de ce roman est loin d'être sensationnel. J'ai souvent eu l'impression que l'auteur tombait trop  facilement dans les clichés du roman policier avec le personnage du commissaire bougon, peu facile d'accès et au passé compliqué. 
Des répétitions m'ont aussi parfois agacée. Certes, elles avaient certainement pour but d'apporter une touche d'humour au roman mais quand ces remarques sont redondantes, elles finissent par apporter une certaine lourdeur au texte. Heureusement, cette impression ne m'a suivie que dans le premier tiers du roman. 
Très rapidement, le roman gagne en qualité. La lecture est fluide, très facile et les pages défilent toutes seules.
 L'élément qui m'a le plus plu est lvolution du personnage principal :  Rocco Schiavone. Au premier abord, on ne sent qu'une personne hautaine, dédaigneuse vis-à-vis des autres, au passé sombre. Mais, petit à petit, il se révèle, prend en épaisseur. L'auteur s'éloigne peu à peu de la caricature du flic de mauvais poil. Apparaît ainsi, au fil des pages une personne humaine et pleine de sensibilité, affectée par un deuil difficile à faire mais également un homme un peu plus obscur, cherchant à retirer son épingle du jeu dans cette Italie de magouilles.  Et là, j'ai franchement apprécié ces deux facettes de Rocco Schiavone, à tel point que je me suis prise d'affection pour cet homme. Les flash-backs qui éclairent sur son passé y sont pour beaucoup et je ne peux que saluer le savant dosage entre ceux-ci et l'intrigue. Ils ont apporté un dynamisme à la lecture.
En ce qui concerne l'intrigue, celle-ci bien que simple est plutôt prenante. C'est vrai qu'on y retrouve tous les ingrédients d'un roman policier classique : un meurtre dans un village isolé, des montagnards se connaissant tous, des histoires de dettes, de liaisons... Rien de nouveau donc mais lorsque la mayonnaise prend et que le plaisir de lecture est là, je n'y vois pas d'inconvénients. La lecture a d'ailleurs été d'autant plus agréable que je n'ai pas vu venir la fin. Je pressentais bien certaines choses mais je n'ai jamais été sûre de moi. Et ça, pour un amateur de polars, c'est un élément non négligeable.
 Pour conclure, je dirais que ce bouquin ne révolutionne pas le genre, fait même penser à un roman policier à l'ancienne mais fait clairement passer un bon moment. Et ça, c'est déjà plus que satisfaisant.



Je remercie Livraddict et les éditions Folio policier pour leur confiance.