Marianne de Gréville est une jeune fille issue d'une famille bourgeoise. Sa vie est marquée par la mort prématurée de ses parents alors qu'elle n'avait que trois ans. Elle est alors élevée par ses grands-parents qui ne la comprendront jamais. Très vite, Marianne devient une jeune fille en rébellion, difficile et compliquée.
Après avoir agressé un vieillard lors d'un cambriolage, elle tue le policier qui l'arrête. Incarcérée, elle est condamnée à perpétuité. A 17 ans. Sa vie s'effondre, elle plonge dans la violence du monde carcéral.
Un monde d'une cruauté sans nom dans lequel elle entend ne pas se laisser faire. Pour survivre à la prison, il n'y a pas trente-six façons, il faut s'imposer. Alors, Marianne réplique, avec ses mains. Elle n'a jamais fonctionné que de cette façon. Passionnée d'arts martiaux, elle se révèle une redoutable attaquante. Marianne ne laisse rien passer et devient la personne la plus dangereuse de la prison.
Elle agresse les détenues, les matons avec violence. Son nombre de meurtres augmente.
Sa réputation est faite. A tel point qu'elle est placée en isolement, n'a plus aucun contact avec les autres détenues. Elle connaît aussi régulièrement le cachot, les tortures des différents matons.
Elle est très vite interdite de travail en prison et ne peut donc s'acheter ses cigarettes et la came dont elle est dépendante. Marianne en vient donc à marchander son corps à un maton.
Isolée dans la prison, sans aucun contact avec l'extérieur, Marianne sombre. Plus d'espoir, elle a 21 ans, ne sera plus jamais libre. Son seul réconfort est d'écouter les trains passer, seule promesse d'évasion et de voyage.
Seulement, un jour, elle est attendue au parloir. Trois personnes veulent la voir. Premier contact avec l'extérieur depuis quatre ans. Très intriguée, elle s'y rend et se voit proposée une mission dont, bien sûr, je ne vous dirai rien.
Voilà un thriller suffocant. Un roman qui ne peut laisser indifférent. J'en ai lu des thrillers mais là, je crois que c'est le roman le plus violent et cruel que j'ai jamais lu.
Durant 1000 pages, nous sommes plongés dans l'horreur, la violence. Les scènes horribles s'enchaînent et j'ai très vite été oppressée, souffrant de ma lecture tout en étant incapable de la lâcher.
Meurtres pour rédemption m'a happé, m'a poursuivi pendant mes nuits, m'a hanté.
J'ai pourtant du mal à dire que j'ai adoré ce roman.
Bien qu'habituellement friande du glauque dans les thrillers, ici, j'ai trouvé que trop d'horreurs ont tué l'horreur.
Les scènes de torture se répètent, sont éprouvantes pour le lecteur et finissent par alourdir le rythme. Quelques invraisemblances m'ont également fait tiquer à plusieurs reprises. Plusieurs fois, j'ai été sceptique.
Pourtant, ce roman a indéniablement plus de qualités que de défauts.
L'intrigue est terriblement bien ficelée. L'histoire est machiavélique.
Marianne est un personnage que j'ai tout simplement adoré. Et, après lu plusieurs critiques la comparant à Lisbeth Salander, je ne peux que plussoyer. Elle est détestable, violente et pourtant Karine Giébel a su la rendre attachante. J'ai adoré suivre les liens qu'elle tisse avec les différents personnages. Je l'ai trouvée touchante, vraiment. La pauvre, malheureuse et incomprise, elle s'est réfugiée dans la violence. Faire mal aux autres à la hauteur de la souffrance qui l'habitait. Un personnage que je ne suis pas prête d'oublier.
En ce qui concerne le dénouement, il est pour moi très réussi. C'est en apnée et très émue que j'ai terminé mon livre. J'ai été complètement sonnée, mettant plusieurs minutes à revenir à moi.
Voilà donc un roman que je conseille. Malgré quelques défauts, il vaut clairement le détour.
J'ai lu ce roman dans le cadre d'une lecture commune organisée par Vepug