J'ai lu Des mille et une façons quitter la Moldavie dans le cadre de l'opération "la voix des indés". Cette opération vise la mise en avant des petites maisons d'éditions, concept très intéressant qui ne me laisse forcément pas indifférente. Lorsque j'ai découvert que les éditions Mirobole proposaient quelques titres, je n'ai pas hésité une seconde car çela fait maintenant plusieurs mois que je lorgne sur les couvertures de leurs livres.
En me lançant dans ma lecture, je me disais que j'allais lire un livre complètement loufoque qui allait me faire rire et me détendre.
Bon, je vais être la brebis galeuse car je n'ai absolument pas vécu les choses de cette façon, à mon grand désespoir d'ailleurs.
L'histoire se passe en Moldavie, un tout petit pays isolé des autres et marqué par des conditions de vie des plus dramatiques. Il n'y a pas de travail, il est très difficile de faire pousser quelque chose, les villages ne sont pas entretenus, laissés à l'abandon, dans un état de délabrement assez édifiant.
La vie y est donc morne et sans espoir.
Pourtant, des Moldaves y vivent. Et tous ces Moldaves ne sont animés que par un seul objectif : quitter leur pays et partir s'installer en Italie. L'Italie, ce beau pays, propre, où il leur sera possible de gagner leur vie en faisant les petits boulots dont personne ne veut là-bas.
Malheureusement pour eux, il leur est formellement interdit de passer la frontière.
Qu'à cela tienne, les Moldaves sont tenaces et ont plus d'une idée dans leur sac.
Commence alors une succession d'aventures toutes plus rocambolesques que les autres pour atteindre leur but.
Vladimir Lortchenkov nous fait une démonstration de son imagination débordante et nous présente entre autres un pope qui lance une croisade, un génie bricoleur qui transforme son tracteur en avion ou encore un autre citoyen qui tente de passer légalement la frontière grâce à son équipe nationale de curling.
Et c'est là que ça commence à coincer pour moi. J'ai trouvé que tout cela était trop, trop décousu,
trop fouilli. J'ai trop souvent eu l'impression d'une accumulation d'épisodes sans
lien entre eux.
Deuxième
point compliqué pour moi, ce sont ces personnages, trop nombreux pour vraiment m'attacher à eux et puis vivant dans des conditions tellement sinistres que je n'ai pas pu en rire.
Ma tendance exacerbée à l'empathie a réellement joué en défaveur de ce livre. En
fait, au lieu de rire de
ces situations grotesques, de m'amuser de leurs tentatives pour atteindre leur eldorado et bien, j'ai vécu tristement ces moments, peinée pour ces pauvres Moldaves qui n'ont plus que
l'espoir pour vivre.
J'ai eu pitié, je me suis dit que c'était une réalité. Et je pense que c'est effectivement un but de l'auteur que de
dénoncer cela mais ce sentiment a pris le pas sur tous les autres et
c'est plutôt déprimée que j'ai lu ce livre.
Donc voilà, ce fut un rendez-vous manqué pour moi. Dommage !
Il n'empêche que je ne tourne pas le dos aux éditions MIrobole qui continuent de m'attirer avec leurs titres originaux.