J'avais entendu parler (positivement) d'Amanda Sthers mais je n'avais jamais eu l'occasion de la lire. Voilà, grâce à l'opération Masse Critique de Babelio et les éditions Flammarion, c'est maintenant chose faite. Et je les en remercie vivement !
C'est un court roman qui traite d'un sujet très intéressant.
Le point de départ de ce roman est la fusillade de Newtown en décembre 2012. Pour situer un peu, je vous rappelle les faits. Adam Lanza, vingt ans, assassine froidement sa mère puis se rend dans une école où il tue tout aussi froidement 27 personnes dont 20 enfants.
Acte horrible qui a suscité un grand émoi.
Amanda Sthers n'est pas en reste. La maman, l'écrivain est plus que troublée. Elle ne peut ôter cette histoire de sa tête et se rend très vite compte qu'elle va être "obligée" de la creuser et de se faire sa propre idée, son propre ressenti. Sa tête est prisonnière de cet Adam Lanza et de sa vie.
Très vite, Amanda Sthers est convaincue par l'idée que cet acte résulte de frustrations sexuelles, que son arme s'apparente à un objet phallique.
Elle a besoin d'en savoir plus, de se renseigner, d'étudier cette théorie. Aussi se met-elle en contact avec des spécialistes et se rend également aux Etats-Unis pour pouvoir mieux ressentir les choses.
Ce roman alterne donc entre le récit du parcours personnel d'Adam Lanza et le ressenti, le questionnement d'Amanda Sthers sur cette histoire mais également sur son processus d'écriture.
J'ai trouvé ce récit très intéressant.
J'ai aimé l'image qu'Amanda Sthers donne d'elle-même, sa réflexion sur son métier d'écrivain, cette description de son besoin de mieux comprendre.
La description qu'elle fait de la société américaine m'a également beaucoup parlé. C'est un sujet qui me plaît autant qu'il me fait froid dans le dos...
Je fus donc très satisfaite de ma lecture. Toutefois, une fois le livre refermé, les jours passant, j'ai une petite sensation de trop-peu qui s'installe. Un sujet si dense aurait certainement pu être approfondi même si j'ai bien conscience que ce n'était pas forcément l'objectif de l'écrivain.
Alors, au final, je me contente de ce qu'elle offre et me dis que ce livre n'est pas mauvais du tout et qu'il donne la possibilité de s'interroger sur cette société américaine. Une petite parenthèse enrichissante.