dimanche 24 janvier 2016
La variante chilienne de Pierre RAUFAST
Pierre Raufast me faisait de l’œil depuis un moment et grâce à l'opération des matchs de la rentrée littéraire organisé par Priceminister, la variante chilienne est venue à moi et m'a accompagnée pendant de douces heures de lecture.
Pascal, prof de littérature de 57 ans part en vacances avec Margaux, une jeune fille de 17 ans. Tout de suite, on pense au détournement de mineurs mais non pas du tout. Il l'emmène passer les deux mois d'été à la montagne, pour s'isoler, se ressourcer.
Et c'est tout doucement qu'on découvre ces deux personnalités, cette belle histoire d'amitié entre ces deux personnes passionnées par la littérature et l'écriture.
A Chantebrie, leur séjour est très vite marqué par la rencontre avec Florin, un personnage hors du commun. Florin est un collectionneur, collectionneur de pipes, de cailloux et puis surtout d'histoires.
Et là, déjà, il devient difficile pour moi d'en raconter davantage. La variante chilienne est un roman qui ne peut pas se raconter, c'est un livre à découvrir sans trop en savoir pour préserver au maximum la magie qui s'en dégage.
Pascal, Florin et Margaux est un trio improbable, comme on en fait rarement. Au fur et à mesure de la lecture, on les cerne de plus en plus, ils se livrent à nous doucement mais de manière intense.
J'ai ressenti beaucoup de poésie, de douceur dans la plume de Pierre Raufast sans oublier bien sûr les touches d'espièglerie qui m'ont beaucoup amusée.
Je ne peux donc que saluer son talent pour m'avoir fait voyager ainsi. Ce roman m'a fait l'effet d'un bol d'air pur. Je suis arrivée dans cette vallée de Chantebriee et je m'y suis ressourcée. J'ai accompagné ces personnages et c'est avec impatience que tous les soirs, je les attendais, avec la promesse d'une belle histoire à découvrir. Je me suis sentie retomber en enfance, comme les enfants qui attendent leur histoire du soir. ça me faisait drôle, ça me faisait du bien.
Et c'est vraiment émue que je les ai quittés avec la sensation d'avoir fait une belle rencontre.
Evidemment, je vous conseille de vous faire du bien en lisant ce roman qui m'a fait l'effet d'un OVNI; d'une bulle de bien-être.
Et puisqu'avec l'opération de Priceminister, j'attribue une note de 17/20.
jeudi 14 janvier 2016
L'homme sans nez de Ninon MARECHALE
Tout commence par un malaise non identifié. Un matin, dès son réveil, Melville se sent mal mais ne comprend pas tout de suite d'où vient sa gêne. Ce matin-là n'est pas comme les autres. Melville est perdu, il n'a plus ses repères habituels mais ne sait pas tout de suite ce qui lui manque.
Très vite pourtant, il comprend que ce repère en moins est son odorat.
Après un week-end compliqué, Melville, déprimé, se résout à consulter son médecin.
Le mot tombe alors : anosmie, perte de l'odorat.
Un sens en moins et son monde bascule.
Melville tente d'abord de faire illusion auprès de sa compagne, lui cache son handicap, espérant secrètement que cette gêne ne serait que passagère. Il est cependant obligé de se rendre à l'évidence : cette anosmie dure et son odorat ne reviendra pas si facilement.
Melville perd confiance en lui, se renferme sur lui, doute.
Ses relations qui semblaient si solides avec sa compagne Carole se détériorent très rapidement.
Sous les conseils de son médecin, Melville entreprend donc une thérapie avec un psychiatre.
Commence alors une grande remise en question de Melville, un bilan sur sa vie.
Dès la lecture de la quatrième de couverture, j'ai été intriguée par le sujet. Original et intéressant. J'étais curieuse de voir l'histoire qui pouvait être tirée de ce sujet.
Je ne peux pas dire que j'ai été déçue. Le style de Ninon Maréchale est simple, agréable. Les pages se tournent facilement.
J'ai aimé le début du roman, la découverte de l'anosmie, les conséquences qu'elles ont eu sur le quotidien de Melville, sur sa personnalité et celle de sa compagne. C'est un aspect que j'ai beaucoup aimé. L'anosmie de Melville est un peu l'arbre qui cache sa forêt et j'ai aimé découvrir sa forêt au fur et à mesure du roman.
Finalement, son monde n'était pas si lisse que ça et son handicap l'oblige à y faire face. C'était intéressant.
Il y a cependant une chose qui m'a vraiment gêné et empêché de vraiment apprécier ma lecture. Je ne me suis pas du tout attaché aux différents personnages. Je m'imaginais lire ce livre, pleine d'empathie. Et bien, il n'en fut rien. Je n'ai pas été touchée par les malheurs de Melville, je n'ai pas espéré sa guérison tournant les pages avec impatience. Non, je suis restée assez détachée. J'ai trouvé Melville assez fade.
Les autres personnages ne m'ont pas donné plus grande satisfaction. J'ai trouvé inintéressante Carole, la compagne de Melville. Elle ne m'a pas plu, une personne trop cliché : working girl qui s'impose dans un milieu masculin sans pour autant imposer sa féminité, peu de personnalité finalement.
Au final, ce manque de profondeur des personnages est vraiment dommageable au roman.
C'est donc un avis en demi-teinte. Je n'ai pas été emballée par cette lecture même si dans l'ensemble l'histoire m'a plu.
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