dimanche 6 janvier 2019

Thérapie de Sebastian FITZEK





Viktor Larenz est un célèbre psychiatre à qui la vie a bien réussi : une brillante situation professionnelle, une femme et une fille qui font sa fierté.
Viktor est très attaché à sa fille, Josephine. Aussi lorsque cette dernière commence à avoir des problèmes de santé, il remue ciel et terre pour trouver une raison à ces étranges symptômes qui vont s'empirant.

Un jour, dans la salle d'attente d'un allergologue, le drame se produit. Sa fille disparaît mystérieusement.  
Malgré de longues recherches, malgré l'embauche d'un détective privé, Josephine reste introuvable. 
Viktor sombre peu à peu dans une grave dépression, abandonne son cabinet de psychiatrie et se consacre à la recherche de sa fille.
Au bout de 4 ans, un journal le sollicite pour une interview. Il décide alors de se réfugier dans sa maison de vacances, située sur une île, Parkum.
C'est là qu'il va faire la connaissance d'une femme, Anna, se disant schzisophrène et souhaitant bénéficier d'une thérapie avec lui. 
Bien que très réticent, Viktor Larenz va se lancer corps et âme dans cette thérapie car ce dont souffre sa patiente l'interpelle au plus haut point. En effet, Anna est une écrivaine dont les personnages deviennent réels et une de ses héroïnes ressemble à Josephine.
Serait-ce la clé pour enfin découvrir ce qui est arrivé à sa fille ?

Ce thriller psychologique a bien rempli sa mission. Il a pour moi tous les ingrédients d'un bon roman. Pas de faux pas.
Dès le début du roman, le malaise est bien présent. On sent des incohérences dans l'histoire, on sent qu'il y a anguille sous roche mais on est promené, on avance dans la lecture sans trop savoir où tout cela va mener. 
Le cas de la schzisophrénie est très intéressant et bien traité. Et cela ajoute à l'angoisse. 
La construction du roman dynamise le thriller car on alterne entre l'époque de la disparition de Josephine et celui de l'écriture de l'interview et de la thérapie avec Anna, l'écrivain schzisophrène. A nous de recoller les morceaux dans la chronologie, c'est quelque chose que j'aime beaucoup.

Et bien, malgré tous ces bons points, j'ai passé un bon moment de lecture sans pour autant qu'il soit exceptionnel. Je n'ai pas vraiment de reproche à faire, si ce n'est peut-être une fin un peu rapide mais ce n'est pas bien méchant. Mais parfois, l'empathie pour les personnages ne s'allume pas, je suis restée un peu à côté. Je n'ai pas été happée, pas de déception pour ma part, ce livre reviendra peut-être me hanter dans quelque temps et vieillira mieux dans ma mémoire ou alors je l'oublierai très vite, affaire à suivre...


Roman sorti de ma vieille PAL grâce à ma copinaute Nelfe et au challenge Livra'deux de Livraddict et c'est très bien, il dormait depuis trop longtemps chez moi.



 

dimanche 4 novembre 2018

La somme de nos folies de ShiH-Li KOW



Nous voilà à Lubok Sayong, petit village malaisien à la géographie si particulière qu'il connait chaque année des inondations. En effet, deux rivières et trois lacs encadrent ce village.
Cette année, l'inondation est très importante. Mami Beevi se trouve très vite isolée. Malgré la situation périlleuse, cette grand-mère au caractère bien trempé se refuse à quitter sa maison. Avec son fidèle compagnon Auyuong, elle s'organise pour pouvoir rester chez elle.
Mais le destin est ainsi fait que finalement Mami Beevi va se trouver obligée de quitter sa maison et de s'installer dans la grande maison, autrefois habitée par son père et ses quatre épouses.
Une des ses soeurs vient effectivement de mourir dans un accident de voiture, lui laissant la garde de sa nièce tout juste adoptée : Mary Ann jeune fille d'une dizaine d'années.

Dépaysement garanti avec ce roman. Dès les premières pages, le ton est donné.
 La somme de nos folies, c'est avant tout l'histoire de Lubok Sayong et de l'improbable trio de Beevi, Mary Ann et Auyoung.
Le récit est tour à tour raconté par l'un d'entre eux : Mami Beevi la grand-mère dynamique qui transforme la grande maison familiale en chambres d'hôtes, Auyuong, le propriétaire d'une conserverie de litchees, toujours présent pour aider et observer avec plaisir les touristes y séjourner et enfin la jeune ado Mary Ann recueillie par Beevi qui tente de moderniser la maison avec l'énergie de sa jeunesse.

Les situations farfelues s'enchaînent, des personnages haut en couleurs viennent alimenter la vie de nos trois compagnons. Je ne me suis pas ennuyée une seconde.
 Beaucoup de fantaisie et d'humour se dégagent de ce roman et toujours avec beaucoup de subtilité, au détour d'une phrase, d'une anecdote. C'est drôle, pétillant. Une grande bouffée d'oxygène !

Mais la somme de nos folies, c'est aussi un paysage de la Malaisie et son petit village Lubok Sayong qui s'ouvre peu à peu à la modernité. Que ce soit la politique, les communautés religieuses qui cohabitent, le tourisme, Shih-Li Kow nous offre une très juste palette de la vie malaisienne.

J'ai pris énormément de plaisir à lire ce roman. Il m'a fait un peu l'effet d'un Carl Hiaasen à la malaisienne. J'ai ri, je me suis attaché aux personnages qui, bien que nombreux, ont à chaque fois une personnalité bien campée et j'ai aimé l'image de cette Malaisie habitée par différentes communautés, qui s'ouvre au tourisme. 

Je recommande donc ce roman découvert grâce aux matchs de la rentrée littéraire et vraiment, merci car je ne suis pas sûre qu'il aurait croisé ma route assez vite.


 #MRL18 #Rakuten







 

samedi 27 octobre 2018

Challenge livra'deux Pal addict

Et oui, encore un challenge avec Nelfe. Nous voilà reparties comme en 40, rien ne peut plus nous arrêter !

Toujours le même principe, choisir 3 livres dans la PAL de l'autre avec ces critères : le livre qu'on souhaite faire découvrir, le livre dont on aimerait un avis, le livre dont le résumé nous interpelle.

Pour cette nouvelle session qui n'a d'ailleurs pas encore commencé (lol motivation à bloc) Nelfe m'a concocté une chouette sélection.
Voyez-vous même :

"La Sirène" de Camilla Läckberg parce qu'elle vient justement de le terminer et qu'on ne doit pas laisser un roman de Camilla trop longtemps dans un coin ! Et elle a raison, en la voyant lire la sirène, j'ai eu une forte envie de la lire moi aussi.

- "Thérapie" de Sebastian Fitzek parce que c'est un roman qu'elle a croisé souvent sans jamais se décider totalement à le prendre. Pourtant il lui fait envie. Tiens, et à moi aussi il me fait envie même s'il prend la poussière chez moi...


- "Une Pièce montée" de Blandine Le Callet pour changer un peu des thrillers et qui lui parait bien drôle ! Excellent choix, je n'ai lu de Blandine Le Callet que "La ballade de Lila K" qui m'a complètement emportée, je compte bien la relire avec ce livre.

Alors, alors, que choisir ?
Et bien, même si les trois me font vraiment envie, je me dis que mon choix sera celui de la raison cette fois-ci, je vais lire 





Parce qu'il traîne depuis trop longtemps chez moi, qu'il n'est jamais une priorité et aussi parce que je sais que je ne laisserai pas traîner la sirène trop longtemps ni la pièce montée car ces deux-là me trottent dans la tête.... tandis que Thérapie, hum, il me fallait un challenge pour le lire ! 

Voilà, voilà, on se retrouve donc à la fin de l'année pour une petite chronique :) 


mercredi 24 octobre 2018

Aveu de faiblesses de Frédéric VIGUIER



Yvan Gourlet est laid, roux et gros. A 16 ans, c'est un jeune lycéen vivant dans le nord de la France. Son père est ouvrier dans une usine et sa mère travaille à la sécu. 
Son environnement familial n'est pas le plus sain ni propice à son épanouissement personnel. Sa mère entretient d'étranges lubies, sculptrice sur beurre, elle engraisse son fils et le maintient dans l'idée que c'est un génie qui ne s'est pas encore révélé. Son père, lui, ne le valorise pas davantage, le trouve gros et inintéressant.
Ce n'est clairement pas à la maison qu'Yvan pourrait trouver à s'épanouir et malheureusement, c'est également le cas à l'extérieur. Yvan est un jeune adolescent, seul sans copains ni copines, quotidiennement moqué et harcelé au lycée.
La seule bouffée d'oxygène qu'il trouve est auprès de sa mère, pourtant si spéciale mais qu'il trouve belle et réconfortante.

Un jour, dans son village, un petit garçon est mystérieusement assassiné. Lorsque la police fait son enquête de proximité, elle rencontre Yvan et sa famille. 
Forcément, la police est interpellée par cette famille pour le moins atypique et voit en Yvan le coupable idéal : laid, seul, sans aucune vie sociale et avec un alibi bancal.
Il n'en faut pas plus pour que la machine judiciaire se mette en branle et envoie Yvan dans un tourbillon sans nom : interrogatoires répétés de plus en plus musclés, harcèlement de la police, gardes à vues... Sa vie devient très vite un cauchemar.


L'auteur dépeint également une société implacable, cherchant avant tout à trouver un coupable plutôt que LE coupable. Une société centrée sur ses peurs, manquant de discernement et souhaitant simplement une réponse rapide à ses inquiétudes afin de retrouver son train-train rassurant. Il en est de même pour les parents d'Yvan qui ne soutiendront pas leur fils dans cette épreuve. L'ambiance devient alors très vite glaçante pour le lecteur.

Ce roman est d'une intensité folle. Frédéric Viguier use d'un ton percutant et incisif : pas de temps mort, la tension monte crescendo, de manière implacable et très vite, il nous est impossible de sortir de ce roman. En plaçant le lecteur dans la peau d'Yvan, jeune homme accusé d'un assassinat d'enfant qui prend très vite conscient de l'engregnage dans lequel il est pris, l'auteur joue sur l' émotion que procure la situation et cela fonctionne.

Dès les premières lignes de ce roman, j'ai été happée par l'histoire. Le personnage d'Yvan m'a immédiatement touchée, mon empathie a fonctionné au quart de tour et je me suis tour à tour agacée, énervée, émue pour Yvan. 
Les pages se sont tournées, toutes seules, j'ai frémi, vibré, serré les dents. 

Quel roman, et sur toute la longueur ! Le final, quant à lui, offre une bonne grosse claque qui n'est pas pour déplaire.
Je conseille donc cette lecture qui m'a fait passer un excellent moment.


Livre lu dans le cadre du challenge Livradeux Pal 'addict avec ma copine Nelfe. Merci pour la découverte, j'ai adoré !


jeudi 6 septembre 2018

Challenge "Livra'deux Pal addict" 2018



Voilà déjà au moins trois ans que je n'avais pas participé à ce challenge qui pourtant m'a enthousiasmé pendant des années. 
Quand Nelfe m'a proposé de rempiler pour une session, j'ai sauté sur l'occasion.

Le principe du challenge est simple: en binôme, chacun choisi dans la PAL de l'autre, trois livres :
- qu'il a lu et aimerait faire découvrir à son partenaire
- dont il aimerait avoir l'avis d'un ami
- dont les titres l'interpellent pour leur résumé...


Voici la sélection que Nelfe a concocté pour moi :

Tout d'abord, Aveu de faiblesses de Frédéric Viguier
Ce livre a été une grosse claque pour Nelfe et c'est d'ailleurs dans son capharnaüm que je l'avais repéré.

Puis, Bakhita de Véronique Olmi
"une superbe histoire vraie, un sujet dur servi dans un écrin" Oui, Nelfe sait vendre du rêve...

Et enfin, l'heure trouble de Johan Theorin 


 un livre que nous avons en commun dans nos PAL depuis... euh combien d'années déjà ?

Quant à ma sélection pour Nelfe, vous la trouverez  chez elle ;)


Pour ma part, j'ai choisi de me prendre une bonne grosse claque, enfin j'espère mais je fais confiance à 1000% à ma copinaute. Je choisis donc de lire Aveu de faiblesses de Frédéric Viguier, un auteur que je souhaite lire depuis longtemps.

RDV donc avant le 31 octobre, date limite du challenge.
 

samedi 28 octobre 2017

Nulle part sur la Terre de Michael Farris Smith


Amateur de romans noirs, Nulle part sur la terre est un roman qui a de bonnes chances de vous plaire.
On se retrouve dans le fin fond de l'Amérique. 
Maben est une jeune femme paumée, qui, accompagnée de sa petite fille Annalee, semble accumuler les ennuis. Toutes deux parcourent des kilomètres sans trop savoir où aller, s'arrêtent dans des motels mal famés, fuient lorsque les ennuis s'annoncent. Elles marchent, fuient et n'arrivent pas à reconstruire leur vie.

Parallèlement à ce duo, Russell, un jeune homme, est tout aussi malchanceux que Maben. Incarcéré pour un homicide, il a purgé ses 11 années de prison, retourne chez lui mais doit affronter l'envie de vengeance de certains. Il n'a plus d'objectif dans la vie et doit apprendre à vivre sans son amour de jeunesse et avec le poids de la culpabilité.

Deux vies compliquées où rien ne coule de source. Deux vies à espérer du meilleur alors que seuls des orages se présentent. Car Russell et Maben n'aspirent qu'à une chose : enfin souffler, enfin vivre.

C'est l'histoire de ce roman. 
Comment se construire quand, dès le départ, le destin s'acharne sur nous ? 
Comment avancer quand on se sent seul, pas soutenu, quand le passé est si lourd qu'il devient difficile de vivre le présent et impossible de se projeter dans le futur ?
Ces questions hantent Russell et Maben. 

Ces derniers vont finir par se rencontrer. Et ensemble, ils finiront par trouver leurs réponses. Ils vont s'accrocher l'un à l'autre et vont décider d'avancer. Forcément, le chemin à parcourir n'est pas simple. Ils vont devoir faire face à bien des embûches mais chacun va trouver en l'autre le courage qui leur manquait. Ils se donnent un sens à leur vie. Et c'est beau !

De ce roman noir, je garde un excellent souvenir. Pourtant, j'ai été bien perturbée au début de ce roman. La plume de l'auteur m'a laissée très perplexe : des phrases très longues, mal construites, l'utilisation excessive de la conjonction "et". Cela a failli être rédhibitoire pour moi tant j'étais fixée dessus. Impossible de me concentrer sur l'histoire. 
Et puis, au fil des pages, je n'ai plus vu ces défauts. Au contraire, j'ai découvert de très beaux passages qui m'ont beaucoup touchée. 
Je me suis laissée porter par l'intrigue plus que prenante. J'ai aimé voir les zones d'ombre du passé de nos deux protagonistes se dévoiler au fur et à mesure.
L'empathie ressentie pour les personnages a été la plus forte. Je me suis diablement attachée à Russell et Maben qui dégagent tant de charisme et d'humanité. Les autres personnages du roman ne sont pas en reste. Mickaël Farris Smith a très bien campé les personnalités de chacun et c'st un réel plasir de lecture que de les voir évoluer.

Pour conclure, j'ai envie de dire que durant ce roman, j'étais là-bas, quelque part sur la terre et que j'y étais bien !



Un grand merci aux Editions Sonatine pour ce roman ainsi qu'à l'opération des Matchs de la rentrée littéraire. Ce fut une belle découverte.

#MRL17





dimanche 14 mai 2017

Assez de bleu dans le ciel de MaggieO'Farrell

J'ai découvert Maggie O'Farell, il y a quelques années, en lisant Quand tu es parti, livre que j'avais adoré. J'avais alors enchaîné avec la disparition d'Esme Lennox qui m'avait moins convaincue.
Je renoue donc avec elle avec assez de bleu dans le ciel.




Maggie O'Farrell nous offre une fois de plus un roman à la construction narrative dense dont elle en a le secret.
Ce roman retrace la vie d'un couple et de leurs familles (parents, enfants) des années 40 à nos jours. Et pour compliquer la chose et rendre le roman encore plus addictif, elle nous fait voyager dans le temps de manière non linéaire mais aussi dans le monde : Irlande, Etats-Unis, Angleterre et France.

Daniel Sullivan et Claudette Wells forme un couple assez improbable. Daniel est professeur de linguistique aux Etats-Unis. C'est un homme carré, perfectionniste qui cherche toujours la précision. Claudette Wells, quant à elle, est une femme pétillante, pleine de vie. Elle était autrefois une célèbre actrice mais a décidé de se retirer du circuit et de vivre cachée en Irlande. C'est là que le couple coule des jours paisibles avec leurs deux enfants. 
Pourtant, leur équilibre va être bouleversé lorsque Daniel apprend à la radio que Nicola, une jeune femme qu'il a fréquentée il y a très longtemps, est morte. Cette annonce lui fait l'effet d'un séisme. Le voilà reparti aux Etats-Unis afin d'éclaircir enfin toutes les zones sombres de son passé.
Cela sera lourd de conséquences...

Le point fort de ce roman et qui constitue la marque de fabrique de Maggie O'Farrell réside dans la construction narrative. L'histoire n'est pas chronologique. L'auteure jongle habilement entre les époques, des années 40 à nos jours et dans le monde dans plusieurs pays.
Plus d'un demi-siècle, une galerie importante de personnages. C'est sûr qu'au début, il y a de quoi être un peu déstabilisé mais cette sensation s'efface rapidement.
Très vite, on se crée des repères dans la chronologie et les personnages et le roman devient passionnant.
L'écriture de Maggie O'Farrell est fluide, agréable et de qualité. La psychologique de ses nombreux personnages est très fouillée. Je me suis attachée à chacun d'eux, ressentant une profonde empathie pour leur histoire personnelle, pour les blessures qui les ont construit. 
J'ai lu vite tant qu'il me tardait de recoller tous les morceaux de ce patchwork et lorsqu'enfin, l'histoire de ces deux ou trois générations prend forme et bien, c'est juste bon.
 Plusieurs thèmes se dégagent dans ce roman, la vie de famille bien sûr mais aussi la complexité du couple, le poids des non-dits, le deuil, l'amour. C'est riche, c'est dense, c'est émouvant.

Alors je vous conseille vivement ce roman qui m'a touchée et continue de m'habiter plusieurs semaines après ma lecture.