samedi 30 mars 2013

Le singe de Hartlepool de Lupano et Moreau





Voilà une excellente BD, repérée dans un premier temps chez Noukette, puis proposée par Priceminister avec son opération "La BD fait son festival". J'ai bien sûr tout de suite sauté sur l'occasion et je suis ravie.



L'histoire se passe en 1814. 
Un navire français navigue non loin des côtes anglaises.  A son bord, un singe, Nelson, recueilli par le capitaine. Ce dernier est très vite devenu la mascotte du bateau. Affublé de l'uniforme français, il amuse la galerie en "singeant" le capitaine.

 Un soir de tempête, le navire chavire. De ce naufrage ne restent que deux survivants : Nelson et Philip, un mousse qui vient d'être jeté par-dessus bord pour avoir osé chanter des comptines anglaises. Et oui, nous sommes à une époque où anglais et français se détestent.

A Hartlepool, les villageois ont assisté au naufrage et jubilent lorsque, le lendemain, ils découvrent le singe. Pour eux, il n'y a pas de doutes possibles : c'est un français, c'est un envahisseur ! Voilà l'occasion rêvée pour ce petit village de vivre un moment de gloire ! On va entendre parler de Hartlepool, ce village qui aura empêché l'ennemi de débarquer en Angleterre. 

Se déchainent alors les passions des villageois pour rendre justice et pour nous lecteurs, commence une longue descente dans la consternation. Mais jusqu'où peut mener la haine et la bêtise ?
Pendant ma lecture, j'ai (timidement) espéré un retournement de situation, une prise de conscience mais bon... je suis bien naïve !

Et c'est la boule au ventre que l'on referme cette BD, dépité, surtout lorsqu'on apprend qu'elle est tirée de faits réels. (Pff, les boules quand même ! Mais où vit-on ?)


Cet album est pour moi une très grande réussite !
Lupano et Moreau ont réussi à mêler farce et drame, à dénoncer ce racisme de l'époque mais qui reste d'actualité. J'ai adoré leur graphisme, les couleurs choisies, les dialogues.
Vraiment, je tire mon chapeau bien bas. J'ai passé un excellent moment avec cet album alors merci messieurs !

Et merci également aux éditions Delcourt et à Priceminister pour cette opération.


Et puisqu'il faut donner une note, je lui attribue un très bon 18/20 ! 


 




dimanche 24 mars 2013

Sans la télé de Guillaume GUERAUD



Aujourd'hui, je découvre Guillaume Guéraud avec Stephie !


A l'annonce de cet auteur, je me suis demandé qui c'était et puis après recherche je me suis rendu compte que j'avais déjà lu de lui la BD Je ne mourrai pas gibier illustrée par Alfred, que j'avais adoré ! 
Tout cela était de bon augure... j'ai donc décidé de lire Sans la télé, le sujet m'intéressant grandement.


Guillaume est un enfant vivant dans une cité de Bordeaux, durant les années 80. Il se détache des autres enfants de son âge, car chez lui, il n'y a pas la télé. Et oui, pas de télé !! C'est juste terrible pour un enfant de 7-8 ans. A cet âge, on veut être comme tout le monde, se couler dans la masse...
 Guillaume réclame donc à corps et à cris une télé, il veut voir Goldorak, il veut voir Tom Sawyer, il veut voir la petite maison dans la prairie. Mais sa mère et son oncle ne cèdent pas : ils n'auront pas la télé. Pas de négociations possibles !

Toutefois, la mère de Guillaume aura l'intelligence de pallier ce manque en proposant à son fils de l'accompagner au cinéma. Très vite, celui-ci va adorer ces moments. Ce sera d'abord l'occasion pour lui de se mettre en valeur à l'école. Les autres enfants ne vont pas au cinéma, il leur raconte les films qu'il a vus. Son interprétation est d'ailleurs très cocasse. Puis, très vite, cela deviendra une véritable passion, Guillaume fréquentant assidument le ciné-club. 
Au fil du temps, il se construit donc une culture cinématographique impressionnante et son sens critique s'aiguise.
Guillaume grandit avec pour compagnon le cinéma. Il reste finalement différent mais il sait faire de cette différence un atout et apprend la vie sans la télé.

J'ai beaucoup aimé cette lecture que j'ai trouvée délicieuse. Guillaume Guéraud fait là un très bel hommage au 7ème art. La lecture de ce roman m'a donné envie de plonger ou me replonger dans les classiques du cinéma.
Et puis, ce livre m'a fait écho parce que je dois avoir à peu près le même âge que Guillaume Guéraud, la description de son enfance m'a forcément beaucoup parlé. Et je me suis aussi retrouvé dans sa maman, maintenant que moi aussi je suis maman et que mes pauvres enfants ne regardent que très peu la télé. (on ne l'a que depuis trois ans !)

Donc, pour conclure, une chouette découverte !

 

vendredi 8 mars 2013

La liste de mes envies de Grégoire DELACOURT



Un magnifique roman !
ça faisait très longtemps que je voulais lire ce livre. Et puis, au fur et à mesure des avis élogieux lus un peu partout sur la blogosphère, je devenais de plus en plus sceptique. Pas envie d'être déçue alors que tout le monde aime.
Alors, j'ai laissé passer le temps et finalement, j'ai ouvert ce roman !

Et j'ai bien fait. J'ai été très vite happée par l'histoire de Jocelyne, cette quarantenaire à la vie tranquille. Elle habite Arras avec son mari Jocelyn où elle tient une mercerie pendant que son mari travaille dans l'usine de Haagen-Dasz (désolée pour l'orthographe, mais je n'ai pas envie de chercher) La vie n'y est pas fabuleuse, ce couple a traversé plusieurs épreuves mais finalement, ils ont réussi à se créer un petit univers stable et tendre et sont heureux.
Un jour, poussée par ses amies, Jocelyne achète un billet de loto et gagne 18 millions d'euros. 
Mais gagner 18 millions d'euros est synonyme de bouleversements et Jocelyne y est-elle prête ? voir sa vie changer ?  voir un autre regard des autres sur elle ? Et que souhaite-t-elle vraiment ?
Ce billet de loto va donc amener Jocelyne à réfléchir... sur le bonheur, l'argent, l'amitié, la vie...
Et c'est ce qui m'a plu dans ce roman. Sous des apparences légères, se cache une très grande profondeur, une belle réflexion.

Aussi, j'étais très impatiente de savoir comment cette histoire allait finir. Impatiente et puis un peu craintive d'une chute qui ne me plairait pas.
Et bien, ouf, ce roman a été à la hauteur de mes espérances ! J'ai beaucoup aimé !

Oui, ce livre m'a nourrie, m'a parlé et c'était vraiment bien !

 

mardi 5 mars 2013

Poussière d'homme de David LELAIT





Il y a des livres qui méritent qu'on les ouvre sans rien savoir d'eux. Et ce livre en est un !
J'avais vu une chronique de Marina Carrère d'Encausse qui semblait encore toute retournée par cette lecture et qui avait suscité en moi une grande envie. Puis, quelques avis élogieux vus par-ci par-là, lus en diagonale pour ne pas en savoir trop, ont eu raison de moi et je me suis dépêchée d'acheter ce roman.

C'est donc de manière assez neutre que j'ai ouvert ce livre, avec simplement la promesse d'une belle histoire d'amour. 
Et effectivement, Poussière d'homme est une très belle histoire d'amour, ou plutôt une très belle déclaration d'amour à l'homme aimé mais trop vite disparu. Car le cancer l'a emporté.
Je ne raconterai pas l'histoire. ça ne sert à rien. C'est un livre qu'on doit découvrir.

Je peux juste vous dire que ce livre est émotionnellement très fort. Très court aussi, 125 pages, mais en même temps, il n'aurait pas fallu davantage de pages. Je les ai lues en apnée, j'ai accompagné David Lelait et j'ai eu mal avec lui. 
Le style est magnifique, le ton si juste pour celui qui connaît cette maladie ou l'a vécu avec un proche.


Je n'en dis pas plus, pas la peine. Ce livre a juste besoin qu'on dise de le lire !!