vendredi 14 avril 2017

Martha & Alan d'Emmanuel GUIBERT



Voilà longtemps que j'entends parler d'Emmanuel Guibert et de son graphisme sans pareil. Je le rencontre aujourd'hui avec Martha & Alan. 
Depuis plusieurs années, Emmanuel Guibert s'attache à transcrire plusieurs pans de l'histoire d'Alan Ingram Cope. Ce dernier est un américain installé en France après la seconde guerre mondiale qu'il a rencontré par hasard à l'île de Ré. Il existe ainsi déjà plusieurs BD "la guerre d'Alan" et "l'enfance d'Alan".

Dans cette BD, Emmanuel Guibert s'intéresse à la première amitié d'Alan. Alan a en effet rencontré Martha alors qu'ils avaient tous deux 5 ans. Son premier souvenir avec Martha a eu lieu dans une cour de récréation. Malmenée par plusieurs enfants, Martha est défendue par Alan. Commence alors une belle amitié qui sera d'autant mieux entretenue que les deux mamans apprennent à se connaître et à s'apprécier. 
Ensemble, Martha & Alan vont passer des heures à jouer dehors, à découvrir leur quartier. Ils grimpent aux arbres, font de la balançoire puis se découvrent une passion commune pour le chant et participent alors à la chorale de l'église.
Malheureusement, au bout de quelques années, Martha & Alan se perdent de vue. Ce sont les aléas de la vie. Pourtant, Alan garde un souvenir précieux de cette amitié. Malgré la distance lorsqu'il part en Europe lors de la seconde guerre mondiale, Martha continue d'occuper ses pensées. A son retour, il tente à nouveau de renouer contact.

Rien d'extraordinaire dans cette histoire. C'est une amitié d'enfance dont le souvenir est magnifié par les années passées. Pourtant, Emmanuel Guibert réussit à créer une ambiance pleine de tendresse et de douceur. On sent la nostalgie d'Alan, son attachement à ses aventures avec Martha.
La force de cette BD réside dans les dessins d'Emmanuel Guibert qui sont de toute beauté.
Les paysages sont magnifiques, on a l'impression de se glisser dans la Californie des années 30. On sent la quiètude de la vie, le souffle chaud du vent dans les feuilles des arbres. Les planches créées à partir de vieilles photographies m'ont particulièrement impressionnée.
Magie des détails, couleurs chaudes, quel plaisir pour les yeux ! Je découvre un talent et je me régale.
Cette petite parenthèse dans la vie d'Alan Ingram Cope est donc très agréable et m'intrigue. C'est une petite mise en bouche très réussie qui me donne juste envie de me jeter sur le reste de l'oeuvre sur cet américain installé en France.

J'ai lu cette BD dans le cadre de l'opération la BD fait son festival organisée par Priceminister. Un grand merci !