dimanche 29 décembre 2013

Le froid modifie la trajectoire des poissons de Pierre Szalowski


Nous sommes en 1998, à l'époque de Noël dans une petite rue de Montréal. Les fêtes se passent tranquillement lorsqu'un jeune garçon de onze ans apprend que ses parents ont décidé de se séparer. Situation ô combien banale mais toujours déchirante pour celui qui la vit.
Ce petit bonhomme ne peut accepter cette décision parentale et, désespéré, fait donc appel au ciel pour l'aider. Et, oh, miracle, le ciel l'entend ! Un déluge de glace s'abat sur la ville et la paralyse complètement. La vie des gens bascule. Le quotidien bien huilé de chacun est bousculé. Une panne d'électricité prolongée panique en effet une partie de la population qui forcément, va se tourner vers la population non touchée par la panne.
Cette catastrophe naturelle amène ainsi le voisinage à aller vers l'autre, à discuter, à se découvrir et nous assistons à de belles rencontres.


Je crois que ce roman, je l'ai ouvert au bon moment. Certes, j'avais planifié avec Stellade une lecture commune à l'époque de Noël car l'intrigue a lieu à cette période mais j'étais loin de me douter que ma lecture coïnciderait avec la tempête bretonne que nous avons subie. 
Alors, c'est "bloquée" sur mon canapé que j'ai avalé ces pages... avec plaisir ! contente d'être prise, moi aussi, dans mon déluge breton, d'entendre les averses torentielles, le vent, contente de pouvoir lire toute la journée en ce début de vacances.

Il s'agit donc pour moi d'une lecture fort agréable, une lecture doudou, sans grande prétention sinon celle de faire passer un bon moment. Et, ma foi, quand on se laisse porter, ça fait du bien !
Alors, oui, cette histoire est un peu cousue de fil blanc, je me suis faite cette réflexion à plusieurs reprises mais le plaisir de lire a pris le dessus. Le contexte dans lequel j'ai lu ce roman y est certainement pour beaucoup ;)

Hâte maintenant de savoir quel est le ressenti de Stellade mais mon petit doigt me dit qu'il sera également positif.




lundi 2 décembre 2013

L'allemand qui sauva Bordeaux par amour de Erich SCHAAKE


Voilà un titre qui, à lui tout seul, résume l'ensemble du livre. 
Ce roman est tiré de la véritable histoire d'Heinz Stahlschmidt, sous-officier allemand de la Wehrmacht. Durant la deuxième guerre mondiale, il fut artificier et responsable des charges explosives à Bordeaux. 
Avant d'être allemand, Heinz Stahlschmidt est avant tout une personne humaine. Il fut très vite remarqué par la population bordelaise pour sa gentillesse et sa simplicité. On est très loin ici du cliché du mauvais SS qui abuse des pauvres français occupés. Et c'est ce qui est très intéressant dans ce roman. Il offre en effet une vision bien plus nuancée de la réalité.

Comme le titre du roman l'indique, Heinz Stahlschmidt va donc rencontrer une jeune fille bordelaise, Henriette, dont il tombe immédiatement amoureux. Henriette est, elle aussi, très attirée par cet allemand prévenant et attentionné. Pourtant, en cette période d'occupation, il est inenvisageable pour elle de fréquenter un allemand. Ce n'est pas dans l'ordre des choses.
Mais voilà, on ne choisit pas et ces deux jeunes personnes vont très vite entamer une liaison.

Je ne raconterai pas davantage de l'histoire. De toute manière, il n'y a guère de suspense dans ce témoignage. Heinz Stahschmidt va sauver Bordeaux, par amour pour Henriette.

C'est un roman qui, dans l'ensemble, m'a intéressée. Les points de vue choisis par l'auteur sont très judicieux. Une "petite histoire" dans la grande Histoire. C'est important. Et une histoire d'amour pendant l'occupation, c'est très judicieux. Je trouve essentiel de ne pas avoir une vision trop manichéenne de cette guerre. La France ne fut pas toute blanche et parmi les allemands, il y a eu des personnes humaines. Alors, il faut arrêter et s'informer. Ce roman remplit tout à fait ce rôle.
D'un côté, il y a eu des comportements français complètement inhumains, le roman évoque l'attitude des français vis-à-vis des liaisons entre "boches" et françaises. On a toujours entendu parler des viols mais il y a eu également de belles histoires d'amour. La réaction des français lors de la libération fut des plus virulentes : tondre les françaises ayant eu des liaisons avec l'ennemi, les montrer du doigt, c'est d'une grande violence !
Et puis, parmi les allemands, il y a eu des officiers qui, finalement, n'approuvaient pas la politique menée par Hitler. Ici, Heinz Stahlschmidt explique comment il fut embrigadé dans les jeunesses hitlériennes, comment il n'a pas réussi à se faire sa propre opinion tout de suite. Et c'est intéressant !

Voilà donc un roman qui offre une approche différente de la guerre, qui apporte une petite nuance à cette guerre infâme.
Un roman à lire car notre devoir de mémoire est essentiel. C'est important de ne pas oublier mais c'est aussi important de nuancer !




J'ai lu ce roman dans le cadre du challenge de Calypso !