mercredi 23 avril 2014

La guerre des lulus, tome 2 de Régis Hautière & Hardoc


Voilà le deuxième volet de La guerre des lulus, une BD que j'attendais de pied ferme depuis quelques mois tant le premier tome m'avait plu.

Dans ce second tome, qui se déroule durant l'année 1915, nous retrouvons la bande des Lulus: Ludwig, Lucien, Luigi et Lucas, les quatre orphelins. Ils sont toujours accompagnés de Luce, qu'ils avaient rencontrée dans le premier tome.

Les Lulus vivent ou plutôt tentent de survivre à l'hiver dans une petite cabane qu'ils ont aménagée dans la forêt. Impossible pour eux de regagner leur orphelinat qui est maintenant occupé par les soldats allemands. La vie dans la forêt est difficile, les provisions ont fondu comme neige au soleil. Les enfants souffrent également du froid et de l'humidité, notamment Luce dont l'état de santé devient préoccupant.
D'autre part, les Lulus ignorent totalement combien de temps cette guerre va durer, ne savent donc pas s'ils devront rester longtemps dans ce logis de fortune. Et c'est peu aisé de supporter ces conditions de vie quand on ne peut se projeter dans l'avenir.

Très vite, leur route va croiser celle de Hans, un soldat allemand qui, fatigué des combats, a décidé de fuir, de déserter le front.
Hans devient le prisonnier des Lulus. Puis, peu à peu les liens se tissent et une nouvelle vie commence.
Hans occupe la place de l'adulte référent pour les Lulus, leur apprend à mieux vivre dans la forêt...

Waouh, que cette BD est touchante ! 
Pour moi, ce second volet a gagné en intensité.  On n'assiste pas à la guerre mais plusieurs thèmes sont cependant abordés : les conditions de vie des français, la désertion des soldats, les atrocités de la guerre auxquelles participent les soldats et qui ne sont pas faciles à assumer.
Je trouve cela passionnant.
J'ai adoré suivre cette petite bande de débrouillards, les voir s'ouvrir à une personne adulte, un adversaire de surcroît, apprendre à grandir, à se débrouiller.
 Le graphisme est, quant à lui, toujours aussi plaisant : coloré et lumineux, très agréable.

C'est donc tout émue et frustrée que j'ai refermé cette BD. Combien de temps va-t-il falloir patienter pour connaître la suite ?
Il me tarde...



Cette lecture colle parfaitement au thème du challenge de Stephie :




vendredi 4 avril 2014

Mauvais genre de Chloé CRUCHAUDET



C'est grâce à Chloé Cruchaudet et son magnifique  Groënland Manhattan que j'ai connu l'un de mes premiers coups de coeur BD. Aussi, j'attendais avec impatience sa nouvelle BD, avec un peu d'appréhension également.


Paul et Louise sont deux jeunes personnes qui tombent éperdument amoureux peu avant la première guerre mondiale. Tout juste mariés, Paul est appelé et doit partir sur le front. Il y découvre l'horreur de la première guerre mondiale, les conditions de vie déplorables, vit la perte de ses compagnons.  Pour échapper à cet enfer, désespéré, Paul se mutile le doigt. Il lui est désormais impossible de tirer sur la gâchette. Le voilà donc écarté du front pour six mois. 
Mais quand il s'agit d'y retourner, Paul panique et s'en sent incapable.
La seule solution pour lui est de déserter. Il trouve refuge dans un petit hôtel, caché par sa femme Louise.

Après le soulagement d'avoir enfin quitté le front, le bonheur de retrouver sa femme, Paul finit rapidement par tourner en rond dans cette petite pièce miteuse. La vie est difficile et le petit salaire de couturière de Louise ne suffit pas à vivre correctement. Paul imagine donc un moyen de pouvoir enfin s'aérer un peu. Il décide de se travestir. 
Paul devient alors Suzanne et se prend très vite au jeu...

Waouh ! Quelle BD !

Chloé Cruchaudet s'est de nouveau inspirée d'un fait divers réel pour créer cet album. Et c'est un choix très judicieux. Cette petite marque de fabrique lui va à merveille. J'ai beaucoup apprécié sa manière de peindre la vie des tranchées.

Chloé Cruchaudet a choisi (entre autres) d'aborder un sujet très intéressant : les déserteurs de la première guerre mondiale. 
Le sujet est traité avec beaucoup d'intelligence et de finesse. A la lecture de cette BD, mes souvenirs de cours d'histoire du collège (ou du lycée ?) me sont revenus. Je me rappelle de nos avis très tranchés sur le sujet, de la mauvaise opinion que nous avons pu avoir lorsque nous avons évoqué les mutineries, les déserteurs. Ces hommes qui n'ont pas assumé leur devoir de citoyen... hum...
Je l'avais oublié, ça m'est revenu en lisant cette BD, et pour le coup, je ne me suis pas sentie très fine. 
Car cette guerre fut humainement horrible. Comment faire pour combattre si longtemps dans des conditions si difficiles ? 
Alors, merci Chloé Cruchaudet, merci de réhabiliter ces hommes qui ont fui l'horreur, qui ont dû se cacher pendant de très longues années après la guerre. Cette BD m'a énormément apportée. 

D'autres thèmes sont également abordés que je vous laisserai découvrir par vous-mêmes. Là encore, ils sont abordés avec beaucoup de finesse.

En ce qui concerne le graphisme, encore une fois, je suis bluffée. J'ai adoré les dessins. Et ce qui m'a transportée par-dessus tout, c'est le jeu des couleurs : ces subtiles touches de couleurs me font vibrer et m'ont touché plus d'une fois.
J'avais déjà été très sensible au graphisme de Groenland Manhattan. Je suis de nouveau sous le charme ! 
Le talent de Chloé Cruchaudet se confirme donc avec cette seconde BD. Ruez-vous dessus !
























Je remercie chaleureusement les éditions Delcourt et les organisateurs de l'opération "la BD fait son festival" de Priceminister. J'ai toujours énormément de plaisir à participer à ce RDV.
Et puisqu'il faut donner une note à cette BD, je lui attribue un 19/20.



Grâce à cette BD, je participe également au challenge de Stephie, Une année en 14.